L'arbre aux 1000 vertus

L’arbre fruitier en tant qu’arbre

L’arbre a de nombreux avantages, à tel point qu’il a été présenté comme le meilleur des investissements. De nos jours, le réchauffement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes et la disparition accélérée d’espèces animales ne font que confirmer l’utilité des arbres : ombre, atténuation des températures, captation des eaux de pluie, amélioration de la qualité de l’air, etc. Mais l’arbre a aussi des effets “sociaux”: sensation d’appartenance à une communauté s’illustrant par une amélioration des relations sociales, baisse de la tension artérielle et du stress, etc.

L’arbre fruitier en tant que fruitier

En plus des divers avantages de l’arbre, le fruitier en possède un autre : celui de nourrir. Avec l’augmentation des températures et l’appauvrissement des sols, l’arbre fruitier affirme de plus en plus l’importance de sa place dans l’alimentation : reforester et nourrir, redonner vie aux sols tout en nourrissant la population.

Selon une étude réalisée par le cabinet Utopies, aujourd’hui, en moyenne, le degré d’autonomie alimentaire des 100 premières aires urbaines françaises est de 2 %. Ce qui signifie que 98 % du contenu des aliments consommés localement sont importés. Au contraire, « jusqu’à la fin du XIXe siècle, les villes étaient régulatrices de leurs systèmes alimentaires. On parlait d’ailleurs de ‘maire nourricier’. Il encadrait le prix du pain, contrôlait la politique sur les activités de la chaîne alimentaire. »

Stéphane Linou, qui étudie la question de l’alimentation en lien avec celle de la sécurité, rappelle que la légitimité politique des ancêtres des maires était basée sur quatre sécurités. La sécurité face à l’extérieur : ériger et entretenir les murailles ; la sécurité sanitaire : assainissement collectif, lutte contre les épidémies, etc. ; la sécurité intérieure : ordre public local ; et la sécurité alimentaire : police des stocks et aménagement du territoire. En outre, il souligne que comme dans 10 ans nous compterons 50 % d’agriculteurs en moins, planter dans l’espace public revient à former les agriculteurs de demain dont beaucoup ne viendront pas du monde paysan.

Planter des arbres fruitiers dans les espaces publics, c’est donc redonner tout leur rôle aux espaces communaux, et nous réhabituer au bonheur de les voir autour de nous pour avoir envie de le protéger. Car finalement, l’arbre fruitier est encore son meilleur avocat: il suffit pour cela de s’asseoir contre son tronc, d’admirer sa couronne vue d’en-bas, tout en croquant dans ses fruits!